Face au désintérêt des jeunes pour les médias traditionnels, certains innovent en produisant des contenus spécifiques sur les plateformes qu’ils affectionnent.
C’est une tendance depuis plusieurs années. Les millennials, personnes nées entre 1980 et 2000, se détournent des médias traditionnels. Seuls 18% des 18-34 ans regardent la télévision pour s’informer, d’après les chiffres du baromètre de confiance dans les médias réalisés par Kantar pour la Croix en janvier 2020.
Mais cela ne veut pas dire que les jeunes se désintéressent de l’actualité. Leurs pratiques diffèrent de leurs aînés et déroutent les sociétés d’informations. Une étude commandé par Médiamétrie en 2018 par le Ministère de la Culture révèle que 71% des 15-34 ans la consultent quotidiennement via les réseaux sociaux. « Avant les médias dictaient les tendances au public, maintenant c’est l »inverse », concède Yannick Merciris, directeur innovation éditoriale du groupe Cerise. Pour s’adapter à ses nouveaux usages, les médias se remettent en question en proposent des contenus sur les plateformes favorites des jeunes, comme Snapchat.
Snapchat, canal privilégié pour toucher les ados
Brut, Le Monde, Cosmopolitain, l’Equipe, Vice, Melty, Arte…. Depuis quatre ans, plusieurs médias français ont développé des contenus spécialement conçus sur l’application Snapchat. Tous publient des programmes natifs, comme l’explique Lama Serhan, responsable création et production pour les réseaux sociaux chez Arte France. « Avant, on diffusait les programmes partout, mais c’est fini. On doit être natif et adapter sa ligné éditoriale à chaque plateforme. » Parler dans la langue des utilisateurs et avec leurs outils est une nécessité pour être original.
Quel futur pour les médias ?
Facebook dépassé ? Les trois interlocuteurs de la table ronde des Rencontres 2020 de la vidéo mobile et de l’innovation éditoriale s’accordent sur ce fait, non sans humour. Yannick Cerisis du groupe Cerise a confié ses projets d’avenir : « On va se lancer dans la fiction car le public le réclame et qu’on a très envie de le faire. » Arte représentée par Lama Serhan mise plutôt sur la plateforme Twitch et FranceTv Slash sur « des formats plus longs et plus denses » d’après Antonio Grigolini, directeur de FranceTv Slash.
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Isabelle Cormaty
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