Responsable marketing des réseaux sociaux à Ouest-France, Jonathan Le Borgne intervient ce jeudi 7 février aux rencontres francophones de la vidéo mobile. En amont de l’événement, il livre son regard sur l’utilité économique des stories, nouveaux outils en vogue des réseaux sociaux.
Quelle est la place de la story dans le modèle économique des médias ?
En France, le modèle de l’abonnement numérique tend à être privilégié par les entreprises de presse aujourd’hui. Pour que ce modèle fonctionne, il faut d’abord être visible auprès d’une large audience pour ensuite en convaincre une partie de souscrire à un abonnement payant.
Un moyen d’y parvenir est de multiplier les « points de contact » avec l’audience, c’est-à-dire les canaux de diffusion du média en direction du public. C’est là que les stories interviennent. Elles font partie de ces « points de contact » qui servent à développer la notoriété de la marque média et à créer un sentiment d’affinité avec les futurs abonnés potentiels. Interagir avec une story Instagram, par exemple, peut être considéré comme un premier pas vers l’abonnement numérique. Car produire des stories reste difficilement rentable comme activité pour les médias, même sur Snapchat où ils touchent des revenus publicitaires pour le faire.
Dans ce cas, pourquoi les rédactions engagent-elles des ressources pour développer ces outils ?
Parce que beaucoup d’entre elles ont un gros complexe. Celui de ne pas réussir à atteindre les personnes de moins de 25 ans, une génération qui, par ailleurs, n’est pas toujours prête à payer pour s’informer. Produire des stories sur les réseaux sociaux revient donc pour les entreprises de presse à remplir cet objectif. C’est un pari de leur part pour préparer l’avenir.
Quel est l’avenir de la story Instagram à Ouest-France par exemple ?
Depuis un peu plus d’un an, nous créons des stories sur Instagram. Mais ce réseau social n’est pas encore une priorité, car nous concentrons nos efforts sur Facebook, qui reste un gros générateur de trafic pour le site. Nous restons quand même attentifs aux évolutions, car l’influence du compte Instagram de Ouest-France, c’est-à-dire sa communauté, pourrait permettre de monétiser nos stories dans le futur, ou de faire a minima des échanges « gagnant-gagnant » avec des annonceurs. D’ailleurs, nous commençons à inclure la visibilité dans nos stories comme un critère dans nos partenariats avec les festivals.
Propos recueillis par Jonathan Grelier
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