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Utilisé par les manifestants comme par les journalistes, le smartphone est devenu un incontournable des mouvements sociaux. Pour les professionnels des médias, son utilisation est avant tout pratique.

Caméras braquées sur les CRS, les gilets jaunes et les échauffourées entre les deux, les smartphones sont si nombreux qu’ils en perdraient presque leur particularité, la discrétion. Brandis comme des témoins et des boucliers juridiques, les téléphones sont dans toutes les mains lors des manifestations. Et même dans celles de nombreux journalistes. L’utilisation du smartphone comme outil journalistique dans les manifestations est grandissante et modifie parfois les relations manifestants-journalistes.

« Se fondre dans la masse »

« Aujourd’hui, la qualité est si bonne qu’on ne voit quasiment pas la différence avec une caméra ». Rémy Buisine, journaliste pour Brut, suit les manifestations par de longs Facebook live très appréciés des manifestants. Pour lui, le smartphone comme outil de travail n’est pas une nouveauté. Il s’est fait connaître dès 2016, pour ses directs du mouvement Nuit Debout sur Periscope. Le journaliste Sébastien Bailly est lui aussi converti au smartphone depuis longtemps. Pour lui, c’est un bon moyen de « se fondre dans la masse » et d’être « au plus près des manifestants » pour le raconter.

Au-delà de l’aspect pratique, certains revendiquent le côté social du smartphone. « Je crois que ça impressionne moins les gens, explique Rémy Buisine. Déjà on est seul, sans ingénieur du son ou caméraman, on créé un climat relationnel. D’autant que c’est un outil que tout le monde connaît et a déjà dans sa poche. »

Pour convaincre, le direct sans montage

Le format change aussi. Les Facebook live, stories et consorts permettent de diffuser en direct, et surtout sans montage. « Ça m’aide à convaincre des personnes de me parler. Ils savent que je n’isolerai pas leurs propos. », affirme Rémy Buisine. Baptiste, militant dans une association qui lutte contre le délit de faciès, se range derrière cette analyse. « Certains manifestants n’ont pas confiance dans les médias traditionnels. Car ils n’ont pas apprécié la façon dont leur mouvement était traité dans les JT ou sur les chaînes d’info en continu. »

Pour Antoine Decarne, pigiste qui a couvert les manifestations à Evreux, que les journalistes utilisent des caméras ou des smartphones l’attitude des manifestants à leur encontre sera la même. « S’ils n’ont pas envie de parler, ils ne le feront pas plus devant un smartphone. Et ce n’est pas spécifique aux mouvements sociaux car on le retrouve dans toutes les manifestations sociales, sportives ou culturelles. » Question de confiance dans le média donc, mais peut-être également peur de l’exposition. Comme le suppose Baptiste, le militant : « Être filmé c’est prendre le risque d’être fiché comme manifestant ».

Clara Robert-Motta

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